samedi 27 février 2016

Le Japon Éternel






De Kawase Hasui

Editions : Langlaude 
2011










こんにちは
Kon'nichiwa,

Ça vous dit une balade en estampes avec moi ?

Je vous propose une invitation à la découverte du pays du Soleil Levant. Bien plus qu’une simple promenade au hasard des jardins japonais mais un doux voyage dans le Japon de Kawase Hasui (1883-1957).  Ce peintre est l’un des plus grands Maîtres de la peinture japonaise du début du XXe siècle.

Amoureux de la nature, Hasui peint avec art l’âme japonaise. Il met sur toile des scènes poétiques empreintes de mélancolie. Peu de personnages ou quelques silhouettes de dos dégagent un voile de sensualité avec cette impression d’intemporalité.

Il transmet avec fidélité les nuances saisonnières, comme la froideur d’une lumière hivernale ou la douce chaleur d’un mardi de printemps. Les pluies ininterrompues du début de l’été et la grisaille d’une pluie nocturne sont souvent présentes dans ses croquis soulevant toute la pureté de son coup de pinceau, mais aussi la floraison des cerisiers, le scintillement de la neige. Son inspiration lui vient de la beauté de la nature, les monuments modernes de Tokyo, la luminosité et la noirceur de la guerre.

Je ne me lasse pas de me projeter dans ces instants uniques à la fois mystiques et poétiques. Prenez le temps de contempler, de vous attarder au détour d'un sentier. Approchez vous délicatement. Une courtisane viendra peut-être vous susurrer des histoires d'un autre temps. Ses pensées ne seront plus un secret pour vous et si vous avez l'esprit samouraï, elle vous laissera en offrande son délicieux parfum de jasmin. Chaque dessin, chaque détail, est un moment de grâce. Ces aquarelles représentent à elles seules un bel héritage et l’identité même de la culture japonaise. Les tons pastel mariés aux touches de rouge flamboyant des cerisiers en fleurs, diffusent un calme apaisant pour nous laisser quelques souvenirs merveilleux d’une Geisha envoûtante et d’un Japon mythique.

Mais voyez plutôt et laissez vous porter entre tradition et modernité dans le Japon Éternel de Kawase Hasui. 


Blue-Célestine & Jérôme ont choisi
Glycine à Kameido - 1932







Thank a lot Tellumomo 
For this photo « Glycine à Kameido »


ありがと

 :) 





Lune à Umagome - 1930













                                                 





Mathilde préfère la communion avec :
Le Grand Bouddha de Kamakura
Été 1930 


















Camille, Hitomi & manU 
sous le cerisier
Soir de printemps au pont Kintai - 1947


















Le blanc immaculée 
TaberNad & Moi 
Le Temple du Honmonji, à Ikegami
Janvier 1931

                       














Acoun sous la pluie
Pluie du soir à Kawarago - 1947




                                   











La face cachée du Bison 
Le Mont Fuji Au clair de lune,
Pont Kawai - 1947
Sombre & Nocturne
La nuit, des histoires derrières les
fameuses portes des quartiers de plaisir...






































Le Japon Éternel ... 

Devant l'éclair 
Sublime est celui 
Qui ne sait rien  
M.Bashô 


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dimanche 21 février 2016

La secrétaire - Secretary


Un film de 
Steven Shainberg
U.S.A 2002

Avec

James Spader & Maggie Gyllenhaal





«Qui a dit que l’Amour devait être doux et tendre ? »

Lee Holloway est une jeune femme fragile, réservée et insignifiante. Sa mère dépressive est omniprésente et son père trompe son ennui dans l’alcool. Pour se sentir vivante elle meurtrit son corps. Ses automutilations la mènent régulièrement en institution où elle trouve un certain équilibre et réconfort loin des regards polluants.

Edward Grey est un avocat maniaque, d’un classique ennuyeux, mais un regard à me rendre dingue de lui. Je reste accrochée au bleu de ses yeux. Tout ce qu’il voit, touche ou sent se réfère à ses désirs.

A sa sortie d’hôpital psychiatrique, Lee se met à la recherche d’un emploi. Elle décroche un job de secrétaire chez Maître Grey. La magie opère rapidement. Elle s’épanouie, prend confiance, son regard s’illumine et son corps se développe comme une fleur de lotus dans la boue. Mais ses erreurs de frappe à la machine à écrire ont le don d’agacer fortement Monsieur Grey. Il lui inflige une punition et la première fessée tombe. Mais Lee apprécie et commence à jouir de cette pratique. Elle multiplie délibérément des fautes et une relation sadomasochiste s’installe entre eux.

Dans cette soumission Lee est authentique. Elle se libère de ses vieux démons, se révèle à elle-même, assume sa différence et se lance corps et âme dans cette relation asymétrique avec son patron. Mais Edward Grey assume mal son côté dominant. Une souffrance plane.  Un sentiment de culpabilité grandit en lui, comme celui d’abuser d’elle, de sa patience, de son Amour. Tandis que moi, devant mon petit écran j’étais littéralement dominée par les scènes de nues, de fessées et de masturbations grâce à un très beau cadrage du cameraman qui filme sans vulgarité et avec beaucoup de justesse. On ne voit rien, on devine, là est tout l’art du cinéma de Steven Shainberg.

« A chaque coupure, chaque cicatrice, chaque brûlure, correspond une humeur, une période différentes. Je lui ai parlé de la première, je lui ai dit d’où venait la seconde. Je me les  rappelais toutes et pour la première fois de ma vie, je me suis sentie belle. J’appartenais enfin à ce monde, je touchais  terre et il m’aimait en retour ».  

Vous aurez compris que j’ai adoré ce film ainsi que le jeu surprenant de ces deux acteurs. Une comédie noire et décalée, sur la rencontre de deux êtres blessés, à la fois provocante et bouleversante, l’anti « 50 nuances de Grey ». Le thème aborde avec subtilité les choix d’un couple qui assume ou pas que l’Amour peut être joie et douleur, et qu’une relation dite « Normale » peut s’ouvrir au-delà des limites, sans perversion, si consentement mutuel il y a.

« D’une manière ou d’une autre, j’ai toujours souffert. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais je sais que je n’ai plus peur de souffrir désormais. Je ressens les choses plus que jamais, et j’ai trouvé la personne avec qui les ressentir, avec qui jouer, la personne à aimer, d’une façon qui me convient parfaitement. J’espère qu’il sait que je vois sa souffrance et que je veux l’aimer ».

Une histoire d’homme, de femme, de désirs, de sexe … une histoire banale en somme…



La secrétaire … La place est-elle libre ?



La B.A cliquez  LA et la B.O if you want to be my man c'est ICI


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dimanche 14 février 2016

PETITES PIÈCES D'AMOUR

Haïkus tendres et érotiques
Habashli Kunzeï

Editions : EnvolUme
2016

Masse Critique Babelio





« Mon amant lettré
Cherche son livre
Moi son sexe »


Fermez les yeux un instant,
Imaginez un homme et une femme à l’ombre d’un cerisier en fleur,
Une brise légère passe,
De sa douce voix, elle lui susurre ces petites pièces d’amour,

« En quelques minutes
De ses mains
L’étonnant voyage »

Une main heureuse caresse son visage,
Les parfums éveillent les désirs les plus fous,
A travers les feuilles, quelques rayons de soleil se font curieux et viennent illuminer les amants enlacés.
Alors une délicieuse sensation envahit leur corps.
Il fait bon, il fait doux,
C’est l’effet haïku d’Habashli Kunzeï.

« Se réveiller ensemble
Ouvrir les volets
Refaire l’amour »

Moi qui ne jurais que par les maîtres mots japonais de Bashô et Santoka,  j’avoue avoir été immédiatement séduite par les petites pièces d’amour de Kunzeï. D’abord un plaisir pour les yeux, ce livre enchante par son esthétisme, un petit écrin refermant secrètement des dizaines de petites perles rares. Telle la fragilité d’un papillon, ces petits poèmes viennent effleurer votre âme avec grâce pour ne laisser qu’un délicieux souvenir de merveille et de poésie. Ces haïkus sensuels vous invitent sans demi mesure, mais tout en finesse, de passer à l’acte. Des instants, suspendus dans le temps, tout en retenue et pourtant les messages qu’ils délivrent, résonnent en nous sans équivoque.

« Rien que ce mot
M’affole
Cambrure »

C’est là que réside toute la subtilité de la plume de Kenzaï : Son écriture tantôt masculine, tantôt féminine a l’art de suggérer le désir sans aucune connotation pornographique.  Sa plume est libre, délicate, mélancolique et  délicieusement charnelle.  Une invitation à l’amour, à l’émoi, à la jouissance à travers les images et la poésie qu’il s’en dégage.

Un très beau livre à lire, à offrir et à relire …

« Soulevant le store
Le soleil glisse
Entre ses jambes »

 Petites Pièces d’Amour ... à déguster sans modération ...
Bonne St Valentin à Tous les Amoureux

« Est-ce dans ton rêve
Ce pouvoir de ma bouche
Sur ta queue ? »



Je remercie Babelio et les Editions EnvolUme pour cette délicieuse lecture.

A cette époque où tout se dit par sms, mails ... j'ai été touché par Aude des éditions EnvolUme qui  a pris la peine et le temps de  m'adresser, avec ce livre, une jolie lettre manuscrite. 

Un Grand Merci !
:) 

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Mes doigts parcourent son ventre
Ma bouche entre ses omoplates
Douce chaleur, il urine 
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