Les histoires sont vivantes [...] Elles se mettent à vivre dès qu'on les raconte […] Elles restent endormies, dans l'espoir de se réveiller un jour, et quand quelqu'un se met à les lire, elles s'enracinent dans l'imagination du lecteur et peuvent le métamorphoser. Les histoires veulent être lues. Elles en ont besoin. C'est pour cette raison qu'elles quittent leur monde pour se frayer un chemin jusqu'au nôtre. Elles veulent qu'on leur donne la vie ... J-Connolly
LA JAULA DE ORO (La cage d'or) Un film de DIEGO QUEMADA-DIEZ Mexicain-Espagnol 2013
« Je
ressens comme si j’avais un zoo au fond de mon ventre,
Tellement
je suis ému de passer de l’autre côté.
Comme si
plein d’animaux me parcouraient le corps.
Nous
nous en sortirons
Et nous
arriverons là où nous notre envie nous mène. »
Pendant que certains sont en
route pour The Great Lake State au Michigan d’autres fuient une terre de misère
pour vivre le rêve américain.
Sara, Juan et Samuel, trois
adolescents, quittent le Guatemala pour réaliser leurs RÊVES D’OR, aller à Los
Angeles. Pour éviter les viols et le trafic de femmes, Sara se bande les seins,
se coupe les cheveux et désormais s’appellera Osvaldo.
Mais le chemin est rude et sans pitié pour
atteindre la frontière vers une vie meilleure. Plus de 3000 km à parcourir à
travers les voies ferrées et les toits des trains de marchandises. Au cours de leur périple, Chauk, un indien se
joint à eux. Juan, amoureux de Sara, voit cette venue comme une intrusion. Mais
ces compagnons de misère iront, quoi qu’il arrive, jusqu’au bout de leur rêve. Rien ne leur sera
épargné : la peur, leur naïveté, un horizon sans fin, mais aussi des policiers véreux
ainsi que les trafiquants de sexe et de drogue. Une traversée parsemée par la
dure réalité de la vie, la violence, la corruption et les illusions perdues.
Samuel à bout de force abandonne
le voyage. Mais rien n’arrête Juan, Osavaldo et Chauk. La rage au ventre ils continuent
leur route vers le Paradis Américain. Mais quel en sera le prix pour que Juan puisse voir la neige tomber au pays Des Anges ?
Une superbe réussite pour ce
premier long-métrage du mexicain Diego Quemada-Diez. On comprend de suite que l'on ne ressortira pas indemne d'un tel voyage. Un regard différent sur l’exil,
la clandestinité, où se mêle poésie et tragédie. Un casting de jeunes talents époustouflants de
vérité. Un film poignant par le réalisme violent de certaines scènes et pour
adoucir le drame, un très beau défilé de paysages mexicains. Une histoire
intense qui n’épargne ni les hommes, les femmes, les enfants et encore moins le
spectateur.
Juan, cette neige en valait elle le coup ?
La Cage d'Or, un road–trip, de l’espoir
aux rêves déchus.
Keith Faulkner Jonathan Lambert Les éditions Casterman 12,95 € (à partir de 3 ans)
Une
grenouille avec une énoooooorme bouche qui mange des mouches, rien d’étonnant
n’est-ce-pas ? Mais voilà, elle se sent seule. Alors pour tromper son
ennuie, elle va de rivage en rivage papoter avec les uns et les autres. C’est
que la grenouille qui avait une grandebouche est non seulement gourmande mais très curieuse et veut absolument
savoir ce que mangent ses voisins.
Étonnant,
Le repas de l’oiseau bleu au grand bec
pointu.
Et
la petite souris rousse que grignote-t-elle ?
Miam, très appétissant !
Mais
que peut bien dévorer un gros crocodile vert aux grandes dents ?
Oups !
EFFRAYANT !
Un
album magnifique. Chaque page est animé par un animal en 3D avec des couleurs
vives et lumineuses. Une histoire drôle et une chute qui ravira les tous petits
mais aussi les plus grands !
La
preuve : Je me suis amusée à lire les mésaventures de cette grenouille à
ma grandefille Mathilde et ce fut un réel moment de bonheur que de voir un merveilleux sourire se
dessiner sur sa toute petitebouche.
N’attendez
plus, plongez dans ce magnifique album, mais gare au gros crocodile vert !
« Je
ne vois jamais mes nièces. Je ne demande pas à les voir. […] Quand je les ai
rencontrées la première fois à la maternité, j’étais comme anesthésié
d’émotion. Les enfants de ma sœur, la communauté cellulaire, les cheveux
similaires. J’ai posé doucement un ourson dans le berceau d’Asami, un
mini-Totoro dans celui d’Asaka. Seki m’a fixé intensément. Pendant quelques
secondes, j’ai cru retrouver la petite fille qui pédalait en riant sous les
seringats. J’ai cru retrouver ce regard enveloppant qu’elle posait sur moi, ses
mains tranquilles. Comme un retour à la source de ce que nous avions été »
Il
y a des histoires comme celle-ci qui laisse des traces exquises en nous. Une
remontée dans le temps qui nous emmène sur les rivages des souvenirs d’une enfance
meurtrie. L’histoire simple d’une fratrie à travers le regard d’un jeune homme,
Koichi, le narrateur. Inséparables, les liens qui les unissaient paraissent
indéfectibles. Seki est une sœur aimante et dévouée. Pourtant, quand un drame survient
brusquement dans cette famille, pour se protéger, elle met son cœur en hiver quant à Koichi, il reste indifférent au monde qui
l’entoure.
« Doucement
elle m’a déshabillé, a tenté de me rassurer, de me caresser là où elle savait
donner du plaisir à ceux qui la payaient. Mais rien ne s’est passé. Malgré sa
bonne volonté. Mon sexe restait mou, j’étais comme anesthésié, le corps dans cette
chambre, l’esprit je ne sais où. »
Mais
parfois à trop vouloir se protéger, derrière les boucliers de silence se cachent
des douleurs qui gangrènent le corps. Des blessures qui assassinent l’esprit. Koichi
comprend alors le rôle qu’il doit endosser à son tour pour panser les cœurs
abimés et retisser les liens avec celle qu’il aime plus que jamais.
Je
croyais qu’il n’y avait que la force tranquille d’un haïku ou d’une plume
japonaise pour décrire la sensibilité avec autant de légèreté et de
bienveillance. Je me trompais. Delphine Roux, auteure française, réussit à
merveille ce court roman que je condamnais d’avance. Chaque phrase laisse
planer cette saveur aigre-douce dont seuls, je croyais les asiatiques capables. Ses mots reflètent une douce
mélancolie. Une sagesse sans faim ne laissant à notre âme qu’une note ultime de
poésie.
« Parfois
Seki me donnait la main comme une mère. Mes doigts pâles dans les siens, nous
avancions en cadence. Ma grande sœur qui m’aimait comme une mère. Mon
inséparable qui me tendait son existence, au risque de tomber ; qui
m’aidait à avancer. »
[Kokoro],
à la recherche d’une âme çœur et retrouver l'envie d'une nouvelle vie.
C’est découvrir en soi la capacité à vivre des émotions
Dont on ignorait l’intensité ».
Chaque amour est différent et ne
ressemble à aucun autre. Nous sommes tous à la recherche d’un amour absolu. Parfois
il nous révèle à nous même et on se surprend à soulever des montagnes. Mais où se
situe la limite quand l’amour nous consume et nous dévore de l’intérieur ?
Tony est avocate et Georgio
restaurateur. Tout brule sous ses doigts, les femmes, l’argent, l’alcool, la
drogue, et pourtant, Tony succombe au charme ravageur de cet homme. Très vite ils s’aiment avec ardeur, leurs
corps fusionnent d’un désir insatiable. Une relation si forte que chacun est
vampirisé par l’autre.
Malgré le fruit de leur amour et
les sentiments forts qui les unissent, Georgio garde son rythme de vie effréné.
Tony se perd, s’oublie, son corps ne répond plus. Les abus qu’elle pardonnait, aveuglée par ses
sentiments et ses émotions, vont l’étouffer et la descente aux enfers commence :
Un Amour Meurtrier.
Mais sans lui, Tony, se sent vide
et sans elle, Georgio, n’est plus rien. Dix années d’une relation destructrice
pour comprendre qu’aucun des deux n’est capable de rendre l'autre heureux.
Une chute de ski plus au moins préméditée,
une fracture du genou et Tony se retrouve dans un centre de rééducation pour 5
semaines. Quelques jours bousculés entre flashbacks et rémission, pour réapprendre
à tenir debout, ou peut-être pour réapprendre à marcher seule et respirer sans Son
Roi ?
« - Répétez après moi en
syllabes détachées le mot GENOU,
- Ge-Nou. JE –
NOUE. JE NOUS. »
Parfois, quand je choisis d’aller voir un
film, j’attends de lui qu’il me renvoie à mes propres blessures, mes propres
failles, que les dialogues me bouleversent, les images me bousculent et que la
musique m’envahisse. C’est un pari plus que réussi avec ce film de Maïwenn. On passe
du rire aux larmes, d’un moment de bonheur à un moment de douleur, un véritable
uppercut dans le ventre.
Les plans serrés de la caméra ont
su capturer les ravages de la passion dans les yeux d’Emmanuelle Bercot, la
fascination réciproque sans borne, la folie que murmure Vincent Cassel à mon
oreille, l’amour passionnel qui pulvérise une vie !
Mais dans un tout autre registre, non loin d’ici,
dans Un Ranch en bordure de mer où l’on sert de la vodka, l’espoir illumine notre
chemin :
« Les histoires d’amour finissent mal en
général à travers les coups, les actes blessants. Mais l’amour triomphe quand
même car on ne peut vivre sans lui ».
Mon Roi, « Il n'y a pas de passé,
il n'y a pas de futur. Dis-le-toi, il y a un présent jusqu'au bout, tout est
présent ; sois présent. Sois présent. »
Jan-Philipp SENDKER 2002 Prix des Lecteurs 2015 Editions : Le Livre de Poche
« Lorsque je contemple le ciel la nuit, à Rangoon, je vois des milliers d’étoiles et l’idée que nous pouvons partager quelque chose tous les soirs me réconforte. Nous voyons les mêmes étoiles. J’imagine que chacun de nos baisers s’est transformé en étoile. Et de là-haut, maintenant, ils nous protègent. Ils illuminent mon chemin dans l’obscurité. Et toi, mon soleil, tu es la plus lumineuse de toutes les planètes … Pourquoi le temps demeure-t-il immobile lorsque tu n’es pas avec moi ? Les jours n’en finissent pas. Même les nuits conspirent contre moi. Je ne parviens pas à dormir. Je reste éveillé à compter les heures… »
Bouleversée !
C’est le premier mot qui me vient en tournant la dernière page de ce voyage. Un
périple qui nous amène entre Rangoon,
Kalaw et New-York. Pourtant, aussi loin que puisse nous mener un avion, un
train, un bateau, le plus grand, le plus beau
des voyages n’est-il pas celui qui nous amène au plus profond de notre
Être ?
Julia
pensait tout connaître de Tin Win son père, jusqu’à ce qu’il disparaisse du
jour au lendemain, sans raison apparente. Après quatre années d’absence et de
silence, elle décide de partir en Birmanie sur les traces de cet homme, en
quête d’une vérité, d’une identité, d’un pays, d’une raison qui lui permettrait
de lui accorder son pardon. Pleine de colère envers ce
père démissionnaire, elle découvrira au fil des jours une vérité douloureuse et
merveilleuse. Une histoire d’amour intemporelle, celle d’un homme et d’une
femme qui se reconnaissent avec le cœur.
Mais
parfois les chemins qui mènent à l’Amour sont tortueux et nous obligent à emprunter
des routes sinueuses. Ces routes peuvent s’avérer longue et difficile, mais n’est-ce
pas le prix à payer pour vivre un intense moment de bonheur ? Je vous parle de cet Amour inconditionnel que
l’on ne vit qu’une seule fois. Celui qui fait palpiter nos cœurs, nous tient
éveillé et nous insuffle cet oxygène. Celui qui nous révèle au grand jour et
que l‘on donne sans rien attendre en retour. Quand l’amour rime avec passion et
dévotion, il nous fait passer de l’autre côté du versant. Un jour on part, on
traverse les océans ou tout simplement la route pour ne pas mourir asphyxié par
la tristesse et l’ennui.
J’ai
suivi Tin Win et Julia pas à pas à travers la Birmanie. Son père est devenu le
mien. Je me suis reconnue dans le regard de ce Birman. Son histoire est devenue
mienne et c’est dans ses bras que j’ai plongé pour lui offrir le pardon. La
fuite cache bien souvent une grande détresse. Partir ou mourir, simple instinct
de survie... Quand un dernier sursaut d’espoir nous tient debout et nous donne
le courage et la force de traverser la route et de vivre enfin pour soi.
« Je
t’en prie ne t’inquiète pas pour moi. Parfois, il est simplement difficile de
ne pas savoir combien de temps encore il me faudra être fort avant de te revoir
enfin. Mais ce n’est ni la peur ni la nostalgie qui priment lorsque je pense à
toi. C’est une gratitude infinie. Tu m’as ouvert le monde et tu es ainsi devenue une partie de moi-même. C’est à
travers tes yeux que je vois le monde […] Mes fantômes n’ont plus de pouvoir
sur moi. Ils ont rétréci à chacune de tes caresses, à chaque heure où j’avais
le privilège de sentir ton corps contre mon dos, tes seins contre ma peau, ton
souffle dans mon cou. Rétrécis. Domptés. J’ose à présent les regarder dans les
yeux. Tu m’as libéré. Je suis à toi »
L'Art
d’Écouter les Battements de Cœur … Boum Boum, entends-tu cet écho qui ne bat
que pour toi ?
Je dédie ce billet à Hitomi.
Chaque jour une douce pensée s'envole vers toi, au pays du soleil levant.
Merci ma douce Nadine d'avoir fait voyager ce livre d'Amour vers moi.
Un film de RITESH BATRA 2013 Avec : IRRFAN KHAN NIMRAT KAUR NAWAZUDDIN SIDDIQUI
« La vie nous secoue et nous berce.
On se laisse porter, emporter, ballotter de gauche à droite.
Les années ont filées comme du sable avant que je ne m'en rende compte ... »
A cause ou grâce à une simple
erreur de destinataire notre vie peut être bouleversée et prendre une toute
autre direction. Est-ce le hasard ou tout simplement la destiné ?
Dans le couple d’Ila, plus rien ne va. Elle est radieuse, jeune,
aimante, attentionnée, mais son mari ne la regarde plus. Pour reconquérir son
homme, chaque jour elle lui mitonne sa lunchbox. Des petits plats préparés avec
amour, choix et minutie, qu’une société de livraison à Bombay redistribue avant la pause
déjeuner.
Mais la Lunchbox est remise à quelqu’un d’autre : un veuf,
mutique et solitaire proche de la
retraite.
Ila se rend compte de l’erreur et
glissera dans la prochaine lunchbox un petit mot d’excuse. Il en ressortira une
relation épistolaire entre ces deux cœurs esseulés que rien de prédestinait à la
rencontre.
« Merci d’avoir mangé tous les
plats. Je les avais cuisinés pour mon mari. Quand j’ai vu que les boites
étaient vides, j’ai pensé qu’il allait me dire un petit mot gentil. L’espace de
quelques heures j’ai cru que le chemin pour toucher le cœur d’un homme passait par son
estomac. »
Les jours passent, ainsi que les
petits mots glissés entre deux mets. Une lunchbox porteuse de saveurs, de messages
et de promesses se fait attendre un peu plus chaque jour.
Chacun s’impatiente du petit mot
de l’autre. Ils s’écrivent sous la réserve puis peu à peu la confiance
s’installe jusqu’à se livrer l’un à l’autre. Ils parlent de cuisine, de saveurs, de la solitude puis de leurs désillusions
et de rêves déchus.
« Je me demande à quoi
pensait cette femme. Arriver jusqu’au toit à dû être une terrible épreuve pour
cette mère et son enfant dans les bras. Il faut du courage pour sauter du haut
d’une tour, vous ne croyez pas ? »
Quand il n’y a plus d’amour ou de
partage dans son propre foyer notre regard s’ouvre vers d’autres horizons. Nous
avons tous besoin d’être important dans le cœur de l’autre et de voir briller
des étoiles dans ses yeux.
« Je crois que l’on
oublie les choses si on a personne à qui les raconter »
Un film qui régale nos papilles,
éveille nos sens gustatifs et embaume notre cœur. Une romance sans fioriture,
ni paillette à voir quand on a un coup de blues et que l’on veut se ressourcer
avec une très belle histoire d'amour. Deux rôles délicieux pour les acteurs
principaux. On baigne dans la culture et la cuisine indienne. Le ton est synonyme
de justesse et les regards évoquent la douceur et l’espoir. Une mention toute
particulière pour la voix-off, la vieille voisine un peu folle du dessus, qui a
toute son importance dans cette comédie romantique aux couleurs exotiques et aux
douces senteurs épicées de badiane, de cannelle et de curry.
The Lunchbox, quand parfois le
mauvais train peut nous amener à la bonne gare …
« Et si tu
venais au Bhoutan avec moi ? Au Pays du Bonheur National Brut. »
Labellisé : "Jardin Remarquable" en 2005 par le Ministère de la Culture
Elu : "Jardin de l'année 2007" par l'AJJH
Label : "Vignobles & Découvertes"
Il
était une fois, perdu dans une petite contrée de la Drôme des Collines, au beau
milieu des terres vignobles et à l’abri de toute pollution intellectuelle, un jardin dans son écrin naturel.
Un
petit coin de paradis s’ouvre à nous. Il nous invite au respect, à un moment d’accalmie et à
une échappée belle au cœur même du Japon. Un instant de poésie, quelques heures
en suspens dans la sérénité et dans le plaisir partagé.
Une
balade enchanteresse où tous nos sens
sont en éveil. Une explosion de couleurs, d'odeurs et de saveurs nous rappellent
ce que nous oublions bien trop souvent :
Prendre
le temps de regarder, d’écouter, rêver, observer la nature et
vivre à son rythme.
A
chaque pas, Mère-Nature nous offre un présent
: Le bruissement de l'eau, le gazouillis
des oiseaux, la fragrance des fleurs, le coassement des grenouilles, la douceur
des minéraux, l'horizon à perte de vue, marcher pieds nus sur l'herbe, savourer
le temps.
- Oh !
je viens d’être caressée par les ailes d’un Haïku …
Pour
commencer la visite nous sommes conviés dans le jardin de méditation, face au
soleil levant, une parenthèse en parfait équilibre entre l’homme et la nature.
Un paysage s'élève devant nous dans lequel on ne pénètre que par le regard.
Lorsque
nous sommes purifiés de toutes pensées négatives, alors les splendeurs de ce
jardin s'offrent à nous et la balade peut commencer :
Le
jardin de thé,
Le
Jardin méditerranéen,
Les
cascades,
Le
Jardin de la rivière,
Un
arboretum d'arbres et d’arbustes rares,
Une
bambouseraie,
Des
bancs cahin-caha conçus par les secrets de la nature pour prendre le temps de
lire, se ressourcer et de se « pauser ».
Une
ode à la nature, à l'essence même de la vie,
Un hymne à nos cinq sens.
«Le plaisir devrait être le moteur de la vie.»
Une fleur tombée
Remonte à sa branche
Non c'est un papillon
Moritake
Premier rêve de l'année
Je t'ai gardé secret
Seule, j'ai souri
Shôu
Dans un vieil étang
Une grenouille plonge
Plouf ! le bruit de l'eau
Basho
Me voici Là où le bleu du ciel Est sans limite Santoka
A l'ombre des arbres Du mont Kugami, dans cette cabane J'aimerai vieillir avec toi Ryokan
De quel arbre en fleurs Je ne sais Mais quel parfum Basho
Je lève la tête L'arbre que j'abats Comme il est calme Issekiro
La fleur est si belle Que je n'ose troubler l'harmonie de l'univers En la cueillant Zartarian
Si mes mots et mes photos ne vous ont pas convaincus pour cette balade cliquez ici
Film d'animation Paramount Pictures France Réalisateur : Mark Osborne Sorti le 29 juillet 2015 D'après l'oeuvre de : Antoine de Saint-Exupéry
«Toutes les grandes
personnes ont d’abord été des enfants.
Mais peu d’entre elles s’en
souviennent ».
Je
venais d’avoir 10 ans quand mon père m’offrit un 33 tours. Je sautillai de joie
à l’idée de déballer mon cadeau et de découvrir ce vinyle. Que les aficionados
de Prokofiev me pardonnent, mais quelle tristesse en découvrant le titre !
Je tenais entre mes mains « Pierre
et le loup ». Un cadeau évident d’un père musicien à sa fille. Il comprit
alors le désarroi dans mes yeux et moi, je vis la déception dans les siens.
Mais l’amour d’un père n’a aucune limite, il ravala sa fierté et c’est main
dans la main que nous prîmes le chemin du disquaire :
- « Et c’est ainsi que je fis
la connaissance du Petit Prince. »
Enfant,
Je lisais beaucoup : Tintin, la bibliothèque rose, le Club des cinq,
Fantômette & Cie, mais je dois avouer que ma rencontre avec l’auteur et ce
petit bonhomme tout à fait extraordinaire fut, à 10 ans, mon premier choc littéraire. Je
découvrais, la valeur des mots, la poésie et les désillusions d’un homme qui
avait perdu ses rêves d’enfants.
Ce
fut donc une évidence pour moi d’aller dans une salle obscure découvrir ce film
d’animation de Mark Osborne, «Le Petit Prince». Certains crieront
au sacrilège, on ne touche pas au chef d’œuvre ! Mais soyez rassurés, cette
adaptation reste fidèle et ne modifie en rien le monument du patrimoine de
notre enfance. Mark Osborne a eu cette judicieuse idée d'intégrer parallèlement au
conte une petite fille, tout à fait extraordinaire, qui part à la rencontre d’un auteur, de questions existentielles et de ce
personnage aux cheveux d’or.
Autant
vous dire que j’ai passé 106 minutes en apesanteur au milieu des astres et des
planètes. Le tout porté par le grand compositeur de musique de film Hanz Zimmer
et embelli par la douce voix de Camille. C’est donc un pari plus que réussi. La
magie des couleurs, des dessins, des dialogues ainsi que la délicatesse du stop-motion
opèrent instantanément. C’est l’histoire dans une histoire, d’une petite
fille curieuse et audacieuse attendrie par les idées farfelues d’un vieil
aviateur qui a oublié de grandir. Un voyage merveilleux au cœur de
l’enfance, un rappel aux sources. L’émotion et les rires sont
au rendez-vous. Quant au graphisme et au scénario, ils n’ont rien à envier aux
studios Pixar ou Disney. C’est beau, c’est
poétique, une adaptation parfaite avec
une touche d’humour et une larme d’émotion.
Aujourd’hui
j’ai grandi. Mon vinyle a été remplacé par un CD, mais j’ai gardé au fond de
moi cette petite fille qui me rappelle parfois :
S’il
te plaît … dessine-moi un mouton !
Alors
pour tous ceux qui ont gardé une âme d’enfant mais aussi pour tous les autres,
prenez un ticket vers les étoiles et si vous tendez bien l’oreille vous
entendrez résonner le rire de l’enfant qui sommeille en vous.
« Regardez
le ciel. Demandez-vous : le mouton oui ou non a-t-il mangé la fleur ?
Et vous verrez comme tout change … Et aucune grande personne ne comprendra
jamais que ça a tellement d’importance ! »
Le
Petit Prince, parce que j’ai gardé mes rêves d’enfant …
Cette âme d'enfant n'a jamais oublié ce regard de déception.
Comme un hommage rendu d'une fille à son père, ce CD veille sur moi.
« C'est un sourire discret, presque imperceptible, de ceux qui se
forment sur le visage parfois, sans qu'on le décide, qui surgissent sans qu'on
le commande, qui ne semblent reliés à rien en particulier, qu'on ne saurait pas
forcément expliquer.
Voilà : c'est un sourire de presque rien, qui pourrait être le signal
du bonheur ».
Nous sommes à Cape Cod, aux Etats-Unis, Chez Phillies, au pub around the corner. C’est le soir, une
ambiance feutrée, la moiteur et la mélancolie d’une nuit d’automne. Quelques
notes de piano d'Erik Satie s’échappent du juke-box. Au comptoir il y a Ben, le
barman et Louise. Ils échangent des banalités, traînent leur ennui et trompent leur solitude dans un verre de bourbon. C'est
alors que le tintement à l’entrée du bar annonce une arrivée. La porte s’ouvre,
un homme rentre, un revenant : Stephen.
Stephen et Louise ont autrefois
formé un des couples les plus en vogue de Boston. Elle, jeune comédienne et
lui, brillant diplômé de Harvard. Ils ont vécu ensemble cinq ans d'amour et de
passion fusionnelle, jusqu'au jour où Stephen s'est laissé séduire par Rachel,
une brillante jeune femme de très haut rang, tout à son image. Il fait un
choix, quitter Louise qui lui a fait jurer de ne jamais chercher à la revoir.
Il semblerait que l’heure de la
mise aux poings ait sonné. Comment reprendre le cours de l’histoire après toutes
ces années d'absence et d’amertume ? Pourquoi Stephen est-il là ce soir ? Est-ce
le hasard qui a fait se croiser les chemins ou les secrets du destin ? La nuit leur appartient pour revenir sur leur vie, leur amour déçu, les regrets,
les échecs et leurs désillusions. Un face à face à la fois cinglant et émouvant
où va resurgir de vieilles rancœurs et les non-dits. Trouveront-ils la lumière
au bout de la nuit au doux parfum d’arrière-saison ?
« Elle est convaincue que le
monde change, que la vie propose des épreuves mais qu'on peut rester soi-même
et triompher de ces épreuves. En fin de compte, les souffrances font partie de
l'existence, elles ne peuvent pas nous être épargnées mais elles valent cent fois
mieux que des moments insipides, elles sont le prix à payer pour affirmer ce
qu'on est et accomplir ce qu'on a décidé ».
Un huis clos tel que je sais les apprécier.
Philippe Besson s'est inspiré d'une peinture d'Edward Hopper pour écrire son
roman. Pour ces retrouvailles, l’auteur offre à ces oiseaux de nuit la pénombre d’un
décor somptueux. Il a su conjuguer avec justesse les dialogues et les âmes esseulées de Hopper. Un
tableau et un roman en accord parfait.
Cette œuvre « Nighthawks »,
les oiseaux de nuit, a été peinte en 1942. Edward Hopper s'est inspiré d'une
nouvelle d'Hemingway «The killers» montrant des personnes assises dans un bar
typique américain : Une femme de rouge vêtue accompagnée d'un homme, assis tous
deux au comptoir, le barman et un homme de dos. La scène se passe tard dans la
nuit, un des plus célèbres tableaux de Hopper.
Ce charme jazzy des années 40 et
cette bouteille de bourbon n’ont pas été suffisants pour étancher la soif d’un vieux Bison. Pourtant il y a bien tous
les ingrédients pour faire vibrer un ruminant cannibale : Un comptoir, de
la bonne musique, une femme rousse aux longues jambes de 111 cm et plus si
affinité.
« Tout à coup, ils ne sont plus uniquement leur passé ou leur
passif, leurs amnésies criantes ou leurs remontrances muettes, ils ont des
corps, des formes qu'ils connaissent bien, des peaux qu'ils ont souvent
caressées, des bras qui leur ont servi à s'étreindre, des bouches qui se sont
touchées chaque jour pendant cinq ans. Le désir, il est palpable. La violence
qu'ils ressentent, qui les heurte tous deux ensemble, elle est physique. Ils
s'en retournent aux origines ».
L’arrière-saison, quelques notes
d'Erik Satie et deux bourbons …